Partage du château en 1703

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LES TROIS FILLES

DE FRANCOIS DE LANGUEDOUE

ET HELENE DE COMPANS-BECQUET

Première page de l'acte de partage de 1703

«  … L’an mil sept cent trois le samedy cinquième jour de may, Messire Corneil Richard Gaya chevalier major et commandant des ville et chateau de Compiègne, et Dame Héleine Lucresse de Languedoüe de Pussay son épouse ; de luy séparée quant aux biens et néantmoins de luy authorisée à l’effet des présentes ; Messire Antoine de Vandeüil chevalier seigneur d’Estelfay écuyer ordinaire du Roy, et Dame Loüise Françoise de Languedoüe de Pussay, de luy séparée quant aux biens, et néantmoins authorisée dudit sieur de Vandeüil à l’effet des présentes, et Messire René François Darchambault chevalier grand bailly de Chastillon sur Inde, et Dame Charlotte de Languedoüe de Pussay son épouse, de luy aussy autorisée à l’effet des présentes, lesdites dames héritières par bénéfice d’inventaire de Messire François de Languedoüe chevalier Seigneur de Pussay, et de Dame Héleine de Compans Becquet leurs père et mère,

Photo du château, vue de l'entrée principale, d'après une aquarelle datée de 1889, réalisée à partir d'un dessin antérieur de l'architecte Clément d'Etampes

«  S’étans assemblés tous au Chateau de Pussay après Estampes pour convenir entr’eux des moyens les plus convenables pour parvenir au partage des biens ou partie d’iceux provenant des successions desdits Sieur et Dame de Pussay, n’en ont pas, après avoir examiné ensemble et par le conseil de leurs amis communs, trouvé de plus surs que celuy de raporter ce que un chacun avoit eu par son contract de mariage, pour ensuitte en faire une masse et partager entr’eux lesdites dottes avec ladite terre et Seigneurie de Pussay ses circonstances et dépendances ; et d’autant qu’il est presque impossible de diviser et partager entr’eux les censives, avenages, cens, surcens, rentes, qu’en grains, chapons, poules, argent, avec les lots et ventes, champarts, seigneurie, garenne, moulin, four à ban, colombier et tous autres droits généralement quelconques, même le droit de chasse et de justice de la dite terre et Seigneurie de Pussay,

Photo du château, vue arrière, d'après une aquarelle datée de 1889, réalisée à partir d'un dessin antérieur de l'architecte Clément d'Etampes

«  D’abord a été conclu et arrêté entre les parties que lesdites choses cydessus seroient et demeureroient en commun pour en jouir egallement chacun par tiers, et qu’il ne seroit partagé dans ladite terre de Pussay que les terres labourables le Château et la recette dudit château, et le clos planté en fruits derrière ladite recette, avec la terre et seigneurie de Rivaude, et les ponts de Bouzy scis au pays blaisois, ses circonstances et dépendances, avec le prix des bestiaux, dont le fermier peut être tenu, aussy bien que le peu de meubles meublans consistants en peu de chose qui sont audit Bauzy, et qu’il seroit aussy partagée la dotte donnée aux Sieur et Dame de Vandeüil montant à six mil livres en deux rentes sur l’hostel de ville de Paris, ainsy que la dotte donnée auxdits Sieur et Dame Darchambault de la somme de trois cent livres de rente remboursable de six mil livres assignée sur tous les biens desdits Sieur et Dame « .

Photo du château, vue de côté, d'après une aquarelle datée de 1889, réalisée à partir d'un dessin antérieur de l'architecte Clément d'Etampes

Il est alors rappelé les différents contrats de mariage :

celui des Sieur et Dame de Gaya passé à Paris devant Clement et Le Normant, notaires, le 28 février 1685, par lequel Heleine Lucresse sa femme, avait reçu en avancement d’hoirie la jouissance en usufruit de la terre et seigneurie de Rivaulde et des ponts de Bauzy en pays blaisois ;

celui des Sieur et Dame de Vendeuil passé à Paris devant Guyot et Bru, notaires au Châtelet, le 23 février 1688, par lequel Louise Françoise sa femme, avait reçu en dot la somme de 6000 livres ;

celui des Sieur et Dame Darchambault passé à Paris devant Guyot et Bru, le 15 mai 1692, par lequel Charlotte sa femme, avait reçu la somme de 300 livres de rente. Charlotte de Languedoue avait épousé René François d’Archambault, «  chevalier, qui fut nommé par Louis XIV, grand bailly d’épée de Chatillon-sur-Indre, quoiqu’il n’eût qu’un an, nous dit le dictionnaire de la noblesse de La Chesnaye Desbois, et il lui fut fait don de la charge de gentilhomme ordinaire, voulant, dit Sa Majesté dans ses brevets, récompenser dans le fils les services des pères. Il fut élevé page du roi en sa grande écurie, entra ensuite dans la seconde compagnie des mousquetaires de la garde du roi, se distingua dans plusieurs actions, fut blessé de trois balles dans le corps au siège de Mastrick. Sa Majesté lui fit alors présent d’une compagnie de cavalerie dans son régiment, ; peu après il reçut un coup de feu à la cuisse et ne cessa de servir que lorsque ses blessures multipliées l’obligèrent à demander sa retraite « .

Carte postale du château, début 20ème siècle, où l'on aperçoit sur la droite, la séparation

Les différentes dots ayant été rapportées, trois lots ont été dressés «  sur le rapport de gens de connaissance ainsy qu’il suit pour être tirés au sort « .

Premier Lot

«  Aura la partie du corps de logis du chasteau étant à droite en entrant par le perron de la grande cour [la partie aujourd’hui démolie, car le château est toujours vu à cette époque de son entrée principale, côté rue du nord] à commencer de la jambe droite de la porte dudit perron et de la cloison de la salle qui fait la séparation d’icelle, avec le vestibule allant à l’escalier, avec les chambres basses, hautes, et les deux tours étans au bout de ladite partie, avec la cave et grenier étans dessous et dessus ladite partie, avec le passage étant en haut au dessus du coridor d’en bas allant à l’escallier, à la réserve de six pieds en quarré ou environ qui seront tirés dudit passage, et fermés d’une cloison à frais communs, avec le second lot pour servir de passage pour aller du grand escallier aux chambres d’en haut dudit second lot, et la fenestre étant dans ledit passage y restera et les portes fermées et bouchées à frais communs avec ledit second lot pour le séparer l’un de l’autre, et les cours étans vis à vis et derrière ladite partie du chasteau appartenant audit premier lot avec le jardin sur toutte sa profondeur à commencer le tout de la jambe droite de ladite porte du perron jusques à la muraille du jardin qui sépare le bois en droitte ligne, ainsy que la cour du jardinier, pépinière, la maison du jardinier et la grange y étant seront et appartiendront audit premier lot, pourquoy sera fait un mur à frais communs entre ledit premier et second lot à commencer depuis la jambe droite d’entrée de ladite porte du perron jusqu’à la muraille du fond du jardin qui sépare le bois, et sera fait aussy une muraille à frais communs entre ledit premier et second lot pour séparer la petite cour dudit premier lot avec celle du second étant derrière le chateau allant au four sur les fondements de la muraille droite en sortant de la tour de l’escallier, et ledit premier lot aura la liberté de se servir du puits étant dans la cour du second lot, si mieux n’aime ledit second lot en faire faire un à ses frais dans la cour dudit premier lot, et sera fait une cloison au grenier tirée de la cloison de la salle à frais communs avec ledit second lot.

 »    Plus appartiendra audit premier lot la terre et Seigneurie du petit Rivaude scize au païs blaisois autrement les ponts de Bauzy ses circonstances et dépendances, sans en rien excepter ny réserver avec le fond des bestiaux ou l’estimation d’iceux dont est chargé le fermier, meme le peu de meubles meublans qui y sont, à la charge de payer aux Sieur et Dame de Gaya la somme de deux cent soixante quatre livres pour les réparations payées et debourcées en ladite terre et seigneurie de Rivaude faites et payées par lesdits Sieur et Dame de Gaya suivant les quittances produittes et qui seront remises audit premier lot « .

Suit l’énumération des terres labourables sises à Pussay et comprises dans le premier lot. Le seigneur de Châtillon est mentionné dans l’acte puisqu’une partie de ses terres touche à celles de ce lot.

Carte postale du château, début 20ème siècle, arrière de l'ancien château

Second Lot

«  Aura la partie du corps de logis du chasteau de Pussay, qui est et commencera depuis la cloison de la salle jusqu’au bout du costé de la bassecourt avec les cave, grenier étant sous et dessus, ladite partie avec le tout, le coridor d’en bas et le grand escalier de fond en comble, et environ six pieds en quarré dans le passage du corridor d’en haut pour aller aux chambres hautes et grenier du second lot, en faisant une cloison comme dit est au premier lot à frais communs, aussy bien que pour séparer le grenier dudit second lot d’avec celuy du premier, avec toutte la cour estant vis à vis et derrière ladite partie, et le jardin étant vis à vis d’icelle, pourquoy sera tiré une muraille à frais communs d’entre ledit second lot et le premier à commencer depuis la jambe droite de la porte du perron en entrant dans le corps de logis jusqu’à la muraille du fond du jardin qui sépare iceluy d’avec le bois pour séparer le jardin et la cour desdits premier et second lot. Commaussy audit second lot appartiendra la bassecourt, granges, étables, écuries, pressoir, bergeries, et autres bastimens y étans, sans que le premier lot puisse prétendre rien de ce costé là à la réserve du colombier qui sera commun entre les trois lots et qui ne sera pas partagé, comme il sera dit cy après, et laissera ledit second lot la liberté au premier lot du puits, plus ledit second lot aura le grand jet « .

Suit l’énumération des terres labourables sises à Pussay et comprises dans le second lot.

Troisième et dernier Lot

«  La Recette avec tous les bastimens ainsy qu’ils s’étendent et comportent sans en rien excepter, anciennement appelé de la Barre avec le clos d’arbres qui est derrière, contenant cinq septiers, et un minot ou environ. Plus aura la somme de six mille livres comptant rapportée par lesdits Sieur et Dame de Vandeuil de la dotte de ladite Dame « .

Suit l’énumération des terres labourables à Pussay comprises dans ce dernier lot.

«  Et d’autant que le second lot n’est point si fort que le premier et troisième au moyen de la terre de Rivaude comprise audit premier lot, de la somme de six mille livres rapportée par lesdits Sieur et Dame de Vandeuil comprise audit troisième lot, il a été convenu entre les parties que lesdits premier et troisième lots rendroient en terres labourables de chacun leur lot audit second lot chacun la somme de deux mille livres, ce qui sera fait en dedans six mois par experts dont les parties conviendront sinon nommés d’office, et au cas que ledit second lot tombe auxdits Sieur et Dame Darchambault [ce qui fut le cas] ils laisseront au nommé Langlois a qui lesdits Sieur et Dame de Gaya et de Vandeuil ont affermés les deux tiers au total de ladite terre de Pussay la jouissance dudit fond des deux mille livres chacun pendant le cours dudit bail dudit Langlois, et ce pour éviter aux dommages et intérêts que pouroit prétendre ledit Langlois, faute de jouissance du total desdits deux tiers de Pussay à la charge par lesdits Sieur et Dame de Gaya, le Sieur et Dame de Vandeuil de faire payer auxdits Sieur et Dame Darchambault par ledit Langlois pendant le cours de son bail deux cent livres de rente qui seront éteintes après l’expiration d’iceluy, lesquels lesdits Sieur et Dame de Gaya et Sieur et Dame de Vandeuil ont déclarés avoir compris dans la délégation faite par ledit bail au profit desdits Sieur et Dame Darchambault, tant pour raison de partie de la dote de ladite Dame d’Archambault, que pour raison des deux tiers de la somme de six cent quatre vingt seize livres de rente düe par lesdits Sieur et Dame de Gaya et de Vandeuil à la décharge des successions desdits deffunts Sieur et Dame de Pussay audit Sieur Darchambault de son chef.

Au surplus a été déclaré entre les parties que le coulombier et les deux vignes demeureront en commun

Ce que bien entendu par les parties, ils ont mis trois billets égaux dans un chapeau pour les tirer au sort, ce qui a esté fait et tiré sur le champ par Louis Séjourné âgé de neuf ans, qui s’est fortuitement trouvé audit château de Pussay, et de fait ledit Séjourné a tiré ledit premier lot qui est écheu auxdits Sieur et Dame de Vandeuil, le second est écheu auxdits Sieur et Dame Darchambault, et le troisième et dernier lot est écheu auxdits Sieur et Dame de Gaya,

Carte postale du château, début 20ème siècle

C’est ainsi que la seigneurie de Pussay se trouve partagée entre les trois filles de François de Languedoue : Hélène, Louise et Charlotte. Le château est divisé en deux, comme le jardin et le bois situés derrière, d’un côté les de Vendeuil, de l’autre les Darchambault et la recette de la Barre, plus la somme de six mille livres sont attribuées aux de Gaya.

LES DARCHAMBAULT

Le partage entre les héritiers Darchambault a lieu le 29 octobre 1722.

Jean Darchambault, le cadet né le 15 août 1702, chevalier, seigneur de Senantes, demeure à Paris, rue du chantre, paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois ;

René Nicolas, né le 26 octobre 1700 est prêtre chanoine de la cathédrale de Laon et vicaire général de l’évêque de Laon ;

Louis Charles Alexandre né le 21 janvier 1699, seigneur en partie de Pussay, chevaux-léger de la garde ordinaire du Roy demeure au château de Pussay ;

enfin, Jacques François, l’aîné, né le 5 août 1696, a hérité des titres de son père. Il est chevalier, seigneur de Pussay, Pré-Saint-Evroult par sa femme Anne Catherine de Vauviers, Guibert et autres lieux, grand bailly de Châtillon-sur-Indre, et il demeure en son château de Pré-Saint-Evroult.

Les biens leur provenant de leurs père et mère ont été estimés par Jean Baptiste Rouleau charron et charpentier, Jean Bertrand maçon et couvreur en pierre, Baillard laboureur, à Pussay, experts qui ont fait quatre lots :

«  Au premier lot échoira et apartiendra une maison ferme scize audit Pussay vulgairement nommée la ferme de la Villeneuve existant aujourd’huy en deux espaces de grange couverte de chaume et le surplus en masure, grande cour devant, houche au bout, ladite houche fermée de muraille où il y a quelques brêches, tenant le tout d’une part à un petit carrefour et place devant icelle ferme et à un ?, d’autre long au jardin de la ferme du Chesne et à plusieurs mazures, d’un bout vers l’orient sur une grande ruelle commune et autres, d’autre bout par ladite houche et grange sur Cantien Michot et sa soeur et en hache sur les anciens murs de la closture du bourg de Pussay

«  Au second lot échoira et apartiendra la somme de six mil six cent quarante livres en principalle, laquelle somme fait par chacune année trois cent trente deux livres de rente deüs par Messire Jacques François Darchambault aîné desdits partageants

«  Au troisième lot échoira et apartiendra la moitié de deux cent trente sept livres dix sols de loyer à prendre par chaque année sur une maison scituée rue du chantre … plus aura le troisième lot la somme de cent livres de rente faisant en principal deux mil livres à prendre par chacune année, lesdites cent livres de rente sur Messire Louis de Gay leur cousin germain faisant partie de la dotte de ladite deffunte Dame Charlotte de Languedoue leur mère « .

Au quatrième lot échoit les mêmes sommes qu’au troisième, à la différence que la rente de cent livres est à prendre cette fois sur Madame de Vendeuil, leur tante maternelle.

Le tirage au sort donne le premier lot à Jacques François Darchambault, le second à Louis Charles Alexandre, le troisième à René Nicolas et le quatrième à Jean Baptiste.

La ferme de la Villeneuve avait été acquise par René-François Darchambault et Charlotte de Languedoue le 31 décembre 1698 d’Henry-Guillaume et Jean-Philippe de la Villeneuve. Le lot de «  La petite Barre  » ainsi nommé à l’époque était constitué «  d’une ferme et métairie scize à Pussay dite de la Villeneuve dont les batimens n’existe plus  » et de terres. La métairie consistait en «  une ferme et métairie assise à Pussay consistante en maison manable, grange à bled, grange à avoine, écurie, toit, cour close, porte chartière et poutil, jardin et ouche et un autre ouche hors l’enclos tenant aux murailles de la cloture du bourg, un fossé entre tout d’un tenant d’une part aux héritiers Jean Bourdeau, d’autre part à Noël Duchon, d’un bout sur les murailles de la cloture de Pussay et d’autre bout sur André Bruneau et sur une cour commune, tenüe à cens des seigneurs et dames de Pussay et chargée vers eux de trois mines d’avoine, d’avenage mesure de Pussay et un quart demi quart moins d’un chapon, et un tiers de chapon de cens, estimé séparément des terres attendu qu’elle est en roture, à la somme de sept cent quarante neuf livres « .

Jacques François d’Archambault et sa femme, Anne Catherine de Vauviers, vivent au château de Pré-Saint-Evroult et donnent naissance à dix enfants : Jacques François l’aîné, Jacques Adrien, René Charles, Charles Claude, Jacques Joseph, Marie Catherine, Henriette Françoise, Michelle Gabrielle Raphaëlle, Charlotte Marie Catherine et Bonne Elisabeth. Les d’Archambault ne demeurent plus guère à Pussay. Il n’y a que Louis Charles Alexandre pour y résider encore, mais il ne tardera pas à rejoindre Paris. Les fermiers receveurs de leur domaine y sont plus présents qu’eux.

Jacques Adrien décédera célibataire, au fort Dauphin sur l’île de Saint-Domingue le 11 février 1763. Y était-il allé en tant que militaire ? C’est possible, puisque dans les années 1760, le nombre des soldats y augmente brusquement du fait de l’envoi de troupes destinées à protéger la colonie après la guerre de Sept Ans. Les archives nous livrent pour le moment son décès, sans nous en préciser sa cause.

Jacques-François Darchambault, deuxième du nom, épouse le 27 février 1745 Marguerite Julienne Detremault. Trois filles naissent de cette union, Gastonne Marie Julienne, Marguerite Antoinette Claude Amable et Marie Marguerite Florence, qui à la Révolution résident avec leur père à Chartres, leur mère étant décédée le 8 mars 1785 dans cette même ville.

LES DE VENDEUIL

Louise Françoise de Languedoue, fille de François et de Hélène de Compans-Becquet a donc épousé Antoine de Vendeuil à Paris, le 23 février 1688. Nous ne savons pas grand chose de la famille de Vendeuil, sinon ce que nous en rapporte les registres paroissiaux. La naissance de Claude Françoise est mentionnée le 26 octobre 1701, elle est baptisée deux jours plus tard. Son père y est dit seigneur d’Estelfay, de Pussay, de Courbenoy ? écuyer du roy, il demeure à l’académie rue des canettes. Le parrain est très haut et puissant prince messire Claude Lamoral prince de Ligne et du Saint Empire, la marraine est Françoise de Languedoue. L’acte est transcrit à la fin de l’année sur le registre et il a été fait par Lefeu ? vicaire de Saint-Sulpice à Paris. Or la rue des canettes était connue à l’époque.

(Extrait du site paris-pittoresque.com) «  … Notre rue des Canettes avait alors pour déversoir la rue du Colombier, et non la place Saint-Sulpice, dont l’équarrissement a supprimé un grand hôtel. Les dépendances de l’hôtel, qui formait pan coupé à cet angle, remplissaient un côté de la place. C’était l’académie royale de Jouan ; elle faisait pendant de loin à celle de Dugard, Académie du Roi, établie au manège des Tuileries.

Les leçons y étaient données, en 1760 : par M. de Jouan, écuyer du roi, pour la voltige ; par M. de Ménil-Hury, maître de mathématiques, demeurant aux écuries d’Orléans, rue Vivienne ; par M. Motet, maître en fait d’armes, logé à l’académie ; par M. Chartier, maître à danser, habitant la rue de la Comédie-Française (rue de l’Ancienne-Comédie), et par M. de Aval, qui venait de la rue Saint-Honoré, près le Palais-Royal, pour faire faire aux élève l’exercice militaire. L’aumônier de la maison était l’abbé de Lacour. On y prenait des jeunes gens en demi-pension ; on recevait même des externes, qui ne venaient qu’à l’heure des leçons. La pension entière était de 1500 livres par an, et si l’élève avait avec lui un gouverneur, c’était 700 livres de plus ; un valet de chambre, 500 livres ; un laquais, 400. Il se payait, en outre, 200 livres de bienvenue, qu’on appelait les entrées. Un gentilhomme qui n’avait pas passé par une école de ce genre n’était, toute sa vie, qu’un hobereau de campagne.

La même académie avait fleuri sous la direction de Vendeuil, au beau milieu du règne de Louis XIV, et François-Anne de Vendeuil, chevalier, seigneur de Courbevoie et de Stelfaye, écuyer du roi, succédait lui-même à Desroches. Roquefort et d’Auricour y étaient écuyers avec Vendeuil, qui payait le loyer de son académie de manège aux moines de Saint-Germain-des-Prés…  ».

Extrait du site butler.cc.tut.fi) «  Académie de la rue des canettes. Selon Hillairet (1963, tome II, 262), cette Académie aurait été dirigée successivement par Mesmont (1647), Desroches (1689), Vendeuil (1691) et Jouan (1760). La chronologie mentionnée par Hillarait laisse planer quelques doutes, d’autant qu’il ne cite pas ses sources. Il semble que l’avant-dernier écuyer cité par Hillairet ait été Antoine de Vendeuil à partir de 1690 ou 1691, qui, auparavant, dirigeait l’Académie de la rue de Seine. En 1705, son fils François-Anne de Vendeuil, qui sera, aux alentours de 1715, professeur de La Guérinière et de son frère Pierre des Brosses de La Guérinière, prit la direction de l’Académie. François-Anne de Vendeuil sera par la suite, en 1747, nommé écuyer ordinaire au premier manège de Versailles. Jean de Jouan reprit alors (1747) le manège de la rue des Canettes. L’Académie de la rue des Canettes était l’une des deux académies royales subsistant après le décret de Louis XIV du 22 décembre 1690. Le duc de Saint-Simon, alors encore vidame de Chartre, fut dans sa jeunesse élève de cette Académie  ».

Pierre tombale d'Antoine de Vendeuil scellée dans l'église de Pussay

Epitaphe : Cy gît Messire Antoine de Vendeuil chevalier seigneur de Stelfay Pussay Bauzy et autres lieux écuyer du roy décédé en ce lieu le 1er d’aout 1710 âgé de 63 ans.

Par Dieu pour le repos de son âme

Même s’il n’y réside pas en permanence, Antoine de Vandeuil meurt à Pussay. «  Le 1er jour d’aoust 1710 est décédé messire Antoine de Vendeuil écuyer du roy seigneur en partie de Pussay Bauzy Rivaude et autres lieux et le lendemain son corps a été inhumé devant l’autel de Saint-Jean vis-à-vis du pilier « , en présence des curés d’Angerville et de Grandville, du chapelain d’Oysonville, et de son beau-frère M. d’Archambault.

Henry Julien de Vendeuil est parrain de Henry Elies Rouleau le 20 décembre 1719. Il est alors mousquetaire du roi. Claude Françoise est marraine en 1714 et 1715 et puis, comme pour les Darchambault, les de Vendeuil ne sont plus vraiment présents à Pussay. Seuls subsistent là encore leurs fermiers receveurs.

Le 5 décembre 1759, Antoine François de Vendeuil, fils d’Antoine, qui s’est réservé l’usufruit de ses biens sa vie durant, en donne l’usufruit après lui, au sieur Pierre Jacques Thorin Delathanne et à dame Marie Joseph Etiennette Delathanne, sa sœur, veuve de Jacques Edouard de Waldegrave, chacun pour moitié et la totalité au survivant d’entre eux ; et il donne la propriété de ces mêmes biens à Joseph Edouard de Waldegrave, fils mineur de Marie Joseph Etiennette, et en cas de décès de Joseph Edouard, au sieur Delathanne et à la dame de Waldegrave ou au survivant d’entre eux.

Or, Joseph Edouard et sa mère décèdent à Courbevoie, respectivement le 11 novembre 1783 et le 17 août 1788. Antoine François de Vendeuil étant lui-même décédé à Saint-Germain-en-Laye en octobre 1760, le sieur Delathanne reste seul propriétaire. Son nom est différemment orthographié selon les sources : Delathanne, après la Révolution et de la Thanne ou de Lathanne avant la Révolution. Il semblerait d’ailleurs qu’il ait été marquis.

La vente en 1771 d’une maison chargée envers les seigneurs de Pussay du cens et des droits seigneuriaux confirme que la seigneurie de Pussay appartient alors pour un tiers à Jacques-François Darchambault et pour deux tiers au comte de Waldegrave, puisque ceux-ci perçoivent dans ces proportions le droit de lods et ventes. C’est ce même comte qui, le 12 avril 1777, reconstruit à neuf le four banal de Pussay.

C’est ainsi qu’à la Révolution, la seigneurie de Pussay est partagée entre Jacques François d’Archambault pour un tiers et le marquis de Lathanne pour les deux tiers.

LES FERMAGES

Au cours du siècle, les seigneurs abandonnent donc leurs terres de Pussay, tenues par des fermiers receveurs qui retirent le plus grand profit de ces fermages.

Un bail est signé le 20 mars 1741 entre Jean d’Archambault et Nicolas Barbier. Jean d’Archambault, qui demeure alors ordinairement au château de Pussay, agit au nom d’Anne-Catherine de Vauviers, veuve de Jacques-François de Languedoue d’Archambault, ce dernier étant décédé en 1738, âgé de 42 ans, à Pré-Saint-Evroult. Nicolas Barbier est laboureur et fils de Claude Barbier, fermier receveur de M de Gaya. Le bail est établi pour neuf années à compter des guérêts de Pâques prochain et porte sur la ferme de la basse cour du château, excepté une chambre et un cabinet attenant à la salle du château et sur 21 muids de terres labourables sises à Pussay et aux environs.

Nicolas Barbier décède très jeune, à 26 ans le 14 mars 1742 «  de grand matin  », tout juste un an après la signature du bail. Mais sa femme, Marie Marguerite Randouin tient la barre. Elle est née le 12 novembre 1718, de François Randouin et de Marie Charpentier et son mariage avec Nicolas Barbier ne nous est pas connu. Huit mois après son décès, le 13 novembre 1742, elle se remarie avec Jean Duguet de Pannecières dont le père est laboureur et ce dernier devient receveur de M. d’Archambault. Le bail a continué de courir avec elle comme fermière.

Deux enfants naissent Jean en 1745 et François en 1747, puis son mari décède à 32 ans le 5 avril 1749. Elle attend un peu plus longtemps cette fois et se remarie le 21 juillet 1750 avec Jacques François Delaporte, 26 ans, originaire de Toury et dont le père est décédé. Elle est alors présentée dans l’acte comme la «  receveuse  » de M. d’Archambault et son mari le devient tout naturellement ensuite. Elle décède le 8 octobre 1777 ayant reçu les sacrements dans sa maladie «  qu’elle a soufferte avec bien de la résignation « . C’est alors au tour de son mari de se remarier le 21 février 1781.

Entre temps en 1772, a eu lieu le mariage de son fils François Duguet, avec Marie Thérèse Gry, fille de Pierre, laboureur et receveur quant à lui des deux autres tiers de la terre et seigneurie de Pussay. Messire Jacques François de Languedoue d’Archambault, chevalier, seigneur en partie de Pussay, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, grand bailly d’épée de Châtillon sur Indre, maréchal des logis des mousquetaires noirs de la garde du Roy, mestre de camp de cavalerie demeurant ordinairement à Chartres en Beauce paroisse St André, est témoin. Pierre Gry et après lui Louis Bertrand, son fils, furent receveurs du comte de Waldegrave et ensuite du marquis de Lathanne.

Ce sont ces fermiers receveurs ou les importants cultivateurs de Pussay ou encore les fabricants marchands de bas qui achèteront après la Révolution, les biens de l’église ou des émigrés.

Première page du bail de 1741

Le fermier receveur avait la charge de faire rentrer grains et argent pour le seigneur. Le bail prévoyait la part du fermier, généralement le tiers des droits seigneuriaux. Ceux-ci comportaient :

pour la terre roturière, un «  cens  » annuel en argent et, en cas de vente, des droits de «  lods et ventes  »,

pour la terre noble, en cas de mariage ou de succession, un droit de «  relief  » ou de «  rachat  » et, en cas de vente, un droit de «  quint  ».

Le champart était, par contre, un droit féodal que conservait le seigneur de lever une partie de la récolte des paysans de son fief.

Nicolas Barbier jouit du colombier à pied garni de pigeons, situé dans la cour de ferme, à condition de laisser la quantité de pigeons trouvés à son entrée en jouissance, le jour de la Saint-Rémy, le 1er octobre. La possession d’un colombier faisait partie des droits honorifiques attachés aux privilèges seigneuriaux, comme d’ailleurs le droit de chasse. Il jouit également du jardin, situé au bout de la cour du château et de la basse cour, à charge pour lui «  de faire tailler et entretenir les arbres qui y sont en saison convenable « , et du tiers du bois, situé derrière le jardin. Il peut le faire couper une fois seulement pendant le cours du bail et doit y «  laisser le nombre des balliveaux porté par l’ordonnance des eaux et forêts sans pouvoir toucher en aucunes façons aux anciens balliveaux de chesne. Lui sera permis seulement de monder une fois pendant le cours dudit bail tous les ormes qui se trouveront dans le dit tiers de bois « . Il peut mener paître ses vaches par la corde dans les allées du tiers de bois et dans l’ormoie qui en fait partie sans qu’elles y soient à l’abandon.

Ce bail est passé moyennant un loyer de 1600 livres par an, payable en trois fois, à Noël, Pâques et Saint-Jean-Baptiste, avec en plus «  la quantité de deux douzaines de pigeons, trois chapons à queux de faucille et six poullets  » par an, le tout estimé à 5 livres.

Il s’engage à bien «  labourer, fumer, cultiver et ensemencer lesdittes terres par solles et saisons convenables, sans les dessoller ni desaisonner, convertir les pailles et fourages en fumier pour fumer lesdittes terres prez et loins, sans pouvoir en détourner aucuns sous quelque prétexte et conditions que ce puisse estre, laisser en sortant dans laditte ferme les menues et grosses pailles et fourages, sera tenu aussy ledit preneur de garnir laditte ferme de meubles et bestiaux suffisants pour répondre dudit loyer, payer les cens, droits seigneuriaux, dixmes, champarts et autres droits que lesdittes terres peuvent devoir aux seigneurs et dames de qui elles rellevent et rapporter quittance et décharge « .

On voit là l’importance de l’assolement triennal à l’époque et de la fumure de la terre, cette terre dont il faut prendre grand soin, car c’est d’elle que dépend cette nourriture essentielle au peuple d’alors : le pain. Les guérêts, autrement dit les terres laissées en jachère, étaient levés à Pâques ; la terre était alors labourée, ensemencée en blé en octobre, récoltée en août de l’année suivante, réensemencée en orge ou en avoine au printemps de l’année suivante, récoltée la même année et laissée à nouveau en jachère.

Un autre bail est signé en 1769 entre Jacques-François Darchambault, fils de Jacques-François premier du nom et d’Anne-Catherine de Vauviers, et Jacques-François de la Porte. Ce bail est en tout point semblable au précédent, mais précise que la ferme de la basse cour consiste «  en plusieurs bastimens à demeurer, granges, écurie, étable, bergeries, cour, jardin  » et comme le seigneur n’habite plus Pussay mais Chartres, le preneur s’oblige à lui fournir «  toutte la paille non fouragée dont il pourra avoir besoin pour ses chevaux, tant pour les enfourager que pour la litière à condition que le fumier nous appartiendra ; plus d’aller ou envoyer nos chevaux à Chartres, pour conduire ledit seigneur bailleur et sa famille à sa terre de Pussay, soit avec sa voiture, ou à selle, et ensuite les reconduire à cedit Chartres touttes les fois qu’il lui plaira, pendant le cours dudit bail ; plus de conduire annuellement avec nos chevaux et voiture, au marché d’Estampes, les grains et denrées qui proviendront des avenages appartenant audit seigneur bailleur ; et enfin de payer tous les ans, dix livres à Monsieur le Prevost dudit Pussay, huit livres au procureur fiscal et douze livres au garde chasse, pour le tiers des honoraires et gages accordés à chacun d’eux « .

Première page du bail de 1769

Le bail de 1769 est passé moyennant 1800 livres de ferme et loyer par an, payable en trois fois comme le premier et la fourniture de «  sept douzaines de pigeonnaux dans les vollées d’avril et d’aoust « . Et il «  a été encore convenu que si pendant le cours du présent bail, Messieurs de la Thanne et de Waldegrave, seigneurs en partie dudit Pussay, forçaient nous preneurs d’aller cuire notre pain au four banal, nous nous obligeons d’y aller cuire et de payer ce qui est d’usage au fermier du four banal « .

DE LA VIE QUOTIDIENNE

PAR LES ACTES NOTARIÉS

Le repos des âmes

Ventes et baux retracent les coutumes et traditions de l’époque. La fabrique reçoit souvent en donation par testament, des terres ou maisons, à charge pour l’Eglise de dire des messes pour le repos de l’âme des donateurs. Ainsi à travers l’inventaire des titres et papiers de l’église de Pussay fait le 12 juillet 1774, nous trouvons mentionné :

«  La grosse en parchemin du testament de Messire François de Languedoue chevalier seigneur de Pussay et Dame Heleine de Compans-Becquet son épouse, passé devant Jacques Sergent notaire à Pussay le dix sept décembre mil six cent quatre vingt seize, par lequel ils ont légué à la fabrique dudit Pussay, trente livres de rente racheptable au principal de six cent livres à la charge de deux services solennels vigilles à neuf leçons messe haute et libera [Prière que l’Eglise fait pour les morts] pour les âmes desdits testateurs avec la recommandation tous les dimanches au prosne ; laquelle rente a été remboursée à ladite fabrique par quittance devant Gudin notaire à Etampes le huit juillet mil sept cent vingt « .

«  Simon Langlois [receveur de la seigneurie de Pussay] et Simonne de Villiers sa femme ont légué à ladite fabrique quarante sols de rente par chacun an payable ledit jour dix huit mars non racheptable, à la charge de deux messes basses tous les ans annoncées au prosne le dimanche précédent pour les âmes desdits Langlois et sa femme desquels quarante sols il en doit être payé vingt au sieur curé, ledit acte passé devant ledit Gudin notaire le vingt un mars mil sept cent quatre « .

«  L’expédition en papier du testament de Marie Bruneau veuve René Bertrand passé devant ledit Gudin notaire le vingt deux février mil sept cent neuf, par lequel elle a légué à laditte fabrique une mine de terre en deux pièces scises au terroir dudit Pussay, à la charge d’une messe basse tous les ans annoncée au prosne pour les âmes de ladite testatrice et de sondit mary « .

Cette mine va d’ailleurs être louée par la fabrique : toujours dans le même inventaire, nous trouvons mentionnée «  La grosse en parchemin d’un bail à loyer d’une mine de terre située audit Pussay fait par les sieurs curé et marguilliers de ladite fabrique, à Catherine Davoust veuve Jean Baptiste Séjourné pour neuf années qui ont commencé aux guérests de l’année mil sept cent soixante douze, moyennant cinquante cinq sols de loyer par an, passé devant le notaire soussigné le cinq décembre mil sept cent soixante douze. Observent lesdits sieurs curé et marguilliers que ladite mine de terre a été donnée par Marie Bruneau veuve René Bertrand suivant son testament « .

Les œuvres sociales

Inventaire des titres et papiers de l'église de Pussay de 1774. Item relatif au pain des pauvres

Inventaire des titres et papiers de l'église de Pussay de 1774. Item relatif à l'enseignement gratuit pour 5 ou 6 pauvres

Les terres ou bâtiments ainsi donnés procurent des revenus à la fabrique et servent en partie à ses œuvres sociales, qui peuvent aussi bien consister à donner du pain aux pauvres, que servir à instruire leurs enfants. «  La grosse en parchemin d’un contrat de vente fait par Jacquette Mortagne fille, à Messire Gabriel Darblay prestre curé dudit Pussay, d’une maison située audit Pussay, par contrat devant Toussaint Fresne notaire à Angerville le vingt cinq février mil sept cent vingt huit, lequel Sieur Darblay par le même acte donne ladite maison et trois mines de terre à ladite fabrique de Pussay pour un Maître ou Maîtresse d’Ecolle, pour montrer gratis à cinq ou six enfans pauvres de ladite paroisse qui seront désignés par le Sieur Curé, et encore à la charge par lesdits Maître ou Maîtresse d’Ecolle d’entretenir ladite maison de toutes réparations, auquel contrat il est joint un ancien partage des mêmes biens passé devant Simon Langlois notaire à Pussay le dix neuf may mil six cent soixante sept « .

«  L’expédition en papier d’un contrat de vente d’une grange, un jardin et dix mines moins un boisseau et demy de terre scituées à Pussay, fait par Louis Taffoureau et Marie Bouton sa femme, à Messire Gabriel Darblay prestre curé dudit Pussay, par contrat devant ledit Morize notaire le premier janvier mil sept cent quarante trois, lequel sieur Darblay a déclaré par ledit contrat, que l’acquisition qu’il a faite desdits biens, est pour et au profit de la fabrique de Pussay, à la charge par ladite fabrique de distribuer aux pauvres le revenu desdits héritages en pain et de faire dire une messe le jour de la distribution pour le repos de l’âme dudit Sieur Darblay, et de ses parens et amis ; auquel contrat est attaché l’expédition en papier du lot de partage desdits biens audit Taffoureau, passé devant Fresne notaire à Angerville le vingt huit mars mil sept cent trente un « .

Les revenus de la fabrique

«  La grosse en parchemin d’un bail à loyer d’une grange, un jardin, et environ dix mines de terre situés à Pussay fait pour neuf années qui ont commencé aux guérests de Pâques mil sept cent soixante huit, par les sieurs curé et marguilliers de la fabrique de Pussay, à Simon Bertrand fouleur de bas demeurant audit Pussay moyennant trente six livres par chacun an ; outre les charges du bail passé devant le notaire soussigné le trois octobre mil sept cent soixante huit « .

«  La grosse en parchemin d’un acte passé devant le notaire soussigné le neuf avril mil sept cent soixante neuf par lequel les sieurs curé, marguilliers et habitans de la paroisse de Pussay, ont concédé et accordé un petit terrein faisant partie du cimetière à Pierre Buret marchand de bas audit Pussay qui s’est obligé de payer à ladite fabrique neuf livres de rente non racheptable par chacun an le premier janvier « . Il y en a plusieurs autres ainsi, l’inventaire comprend trente trois pièces.

Le 31 mai 1772, un bail est passé entre le curé, Jean Jacques Chauvin, les marguilliers de la fabrique, Charles Langlois marchand de bas et principal marguillier, Jean Baptiste Filleau apprêteur de bas et marguillier, Benjamin Poussard manouvrier et marguillier, et Pierre Gry laboureur et receveur du comte de Waldegrave, pour neuf années, sur 99 mines de terres labourables en de multiples pièces selon la saison des guérêts, la saison des blés et la saison des mars (semailles de la céréale de printemps).

Ce bail est passé moyennant dix sept sacs et demi de blé froment livrables à la fabrique le jour de la Saint-André. Et afin que les marguilliers en exercice puisse juger de la qualité du blé, le bailleur devra leur en donner un échantillon avant la livraison et ce tous les ans. Il est également tenu de fournir un cheval «  scellé et bridé au prédicateur qui pourra venir prescher les avents et le caresme audit Pussay pour s’en retourner dudit Pussay à Angerville ou à Monnerville, sans que l’on puisse rien exiger dudit preneur si le prédicateur ne vient pas audit Pussay « . Les autres clauses du bail nous révèlent que le maître d’école jouissait gratuitement d’une mine de terre appartenant à la fabrique.

Ces terres ont été adjugées par la fabrique, au «  plus offrant et dernier enchérisseur, après trois publications et criées faites au devant de la porte de l’église à l’issue des grandes messes paroissiales chantées et célébrées en laditte église « , comme c’était la coutume à l’époque.

Défrichement

Demande de défrichement de Claude Arnoult Ballot

Annonce du défrichement demandé par Claude Arnoult Ballot

Claude Arnoult Ballot est maçon à Pussay, lorsqu’il demande en 1786 à jouir du bénéfice accordé par la loi en vertu de l’ordonnance du 13 août 1766. Celle-ci accordait à tous ceux qui souhaitaient défricher des terres ou landes laissées incultes depuis plus de 40 ans, des exemptions d’impôt, taille et dîme en particulier.

«  Aujourd’hui samedy onze février mil sept cent quatre vingt six, dix heures du matin, est comparü au greffe du bailliage royal d’Etampes, Claude Arnoult Ballot, maçon en gros murs demeurant à Pussay, lequel a dit que pour profiter du bénéfice accordé par sa majesté à tous cultivateurs de terres incultes par la déclaration du treize août 1766, il a commencé, et entend faire défricher trois minots de terre sis au terroir de Pussay, champtier du fond de la vallée, tenant d’une part à la veuve Boudon, d’autre part faisant sommiere, d’un bout sur le chemin de la corvée [chemin d’Angerville à Dourdan], d’autre bout sur plusieurs, lesquels trois minots de terre sont incultes et en friches depuis un tems immémorial, et notamment depuis plus de quarante ans, de laquelle déclaration ledit Ballot a requis acte à lui octroié, et a signé en cet endroit des présentes « .

Et afin que nul n’ignore l’intention de Claude Arnoult Ballot, avis en est donné à la population de la façon suivante : «  L’an mil sept cent quatre vingt six le lundy dix sept avril feste de Paques, issüe de la messe paroissiale cejourd’hui dite chantée et cellebrée en l’église St Vincent dudit Pussay, à la requête de Claude Arnoult Ballot maçon en gros murs demeurant audit Pussay où il a élu son domicile je me suis Charles Echer huissier garde en la prévôté générale des monnayes de France résidant à Angerville Lagâte soussigné exprès transporté audit Pussay au devant de la porte et principale entrée de l’église dudit Pussay, où étant les habitants et paroissiens sortans de ladite église, assemblés au tour de moy, en grand nombre, j’ai en leur présence à haute et intelligible voix, publié et fait lecture des déclarations faites par ledit Ballot, aux greffes du bailliage royal d’Estampes et de l’élection de Dourdan le onze février dernier, à ce que du contenu auxdites déclarations nul n’en prétende cause d’ignorance, ce fait j’ay dans l’instant affiché copie tant desdites deux déclarations susdattées que du présent contre la porte de ladite église en présence desdits habitans qui se sont retirés sans vouloir signer lesdits jour et an dont acte « .

La relative aisance des ouvriers en bas

Première page de l'acte de vente de 1771

Il n’est pas exceptionnel de voir des ouvriers en bas acheter leur maison, comme dans cet exemple du 16 juin 1771 où Martin Tafoureau charretier à Gaudreville et Françoise Tafoureau fille majeure demeurant à Pussay vendent à Marin le Maire, apprêteur de bas demeurant à Pussay, et à sa femme Catherine Chaudé, «  une maison plancheyée, solivée, grenier dessus, cave dessous, une grange y tenant le tout contenant deux espaces, couvertes de chaume, petite cour devant close de murs, une autre cour derrière lesdits bastimens commune avec plusieurs autres …  » qui provient de leur héritage. Cette vente est faite moyennant la somme de 320 livres et l’obligation par les acquéreurs de loger gratuitement sa vie durant Françoise Tafoureau «  dans une chambre que lesdits acquéreurs feront bastir à leurs frais incessamment dans l’étable au bout de la grange ci dessus « . C’était alors un moyen de s’assurer un logement pour ses vieux jours. L’autre moyen consistait en donations partages entre parents et enfants, les donateurs se réservant l’usufruit de leurs biens ou une rente viagère à vie.

Acte de vente de 1771, avec la mention d'Archambault

Acte de vente de 1771, avec mention du comte de Waldegrave

Sur cet acte, il est mentionné la perception des droits de lods et ventes par les deux seigneurs de l’époque, à savoir Jacques François Languedoue d’Archambault pour un tiers et le comte de Waldegrave pour les deux autres tiers.

DE LA VIE QUOTIDIENNE

PAR LES REGISTRES PAROISSIAUX

La rigueur des temps

A partir de 1690, on note un refroidissement du climat appelé «  petit âge glaciaire  » sensible jusqu’en 1720, qui n’exclut cependant pas des étés chauds entre 1704 et 1710. L’hiver 1693 est glacial et la récolte est catastrophique suite à un été pourri, entraînant l’augmentation du prix du blé, la disette et la famine.

A Pussay, ces deux années, 1693 et 1694 sont marquées par un nombre important et inhabituel de décès à Pussay : 21 en 1693 et 35 en 1694, alors qu’en moyenne à l’époque le nombre de décès tourne autour de 14 ou 15.

Mais l’année la plus terrible est 1710 : l’hiver est très froid, les arbres gèlent et la récolte est nulle. Or l’année précédente avait déjà vu une vague de froid intense. Les registres de Pussay notent 28 décès en 1709, mais ils en déplorent 74 en 1710, dont 34 adultes dans la force de l’âge. Il n’y a que 9 décès en février au plus fort du froid, mais il y en a 12, 11 et 14 respectivement en juillet, août et septembre. Des familles entières sont touchées : chez les Moinsson, le père, la mère et deux enfants de 9 et 14 ans ; chez les Duparc, le père et deux enfants de 8 et 10 ans ; chez les Charpentier, le père en janvier, la mère en août, entre temps une petite Charlotte était née et un enfant de 12 ans.

Les seigneurs de Pussay ne sont pas épargnés : René François d’Archambault le 28 septembre, Charlotte de Languedoue, 42 ans, le 6 avril, une fille Louise Héleine rebaptisée au lit de la mort le 5 octobre et qui décède le 6 à 18 ans, Antoine de Vandeuil le 1er août.

Un pauvre passant et un mendiant décèdent également (Cf ci-dessous) et Noëlle Savouré, 35 ans, qui habite Grandville, est trouvée morte de froid le 15 février sur le terroir de la paroisse. En 1709, Siméon Hus, marchand de blé à Ymonville, avait lui aussi été trouvé mort de froid le 12 mars, dans le chemin de Pussay à Arnouville.

Mendiants et pauvres de passage

A côté des seigneurs, des laboureurs et des marchands fabricants de bas, classe somme toute aisée de la société de Pussay, un certain nombre de mendiants et de pauvres passagers traversent le village. Nous les rencontrons au détour des registres paroissiaux qui ne nous livrent leur nom que lors de leur décès, mais ce chiffre laisse présager d’un nombre supérieur de passage. Il est à constater que, s’il y a peu de décès dans la première moitié du siècle, ce chiffre augmente nettement dans la deuxième moitié.

1702 – le 26 mars, Joachim Joannès, mendiant âgé de 60 ans, venant de la paroisse de St Père Méréville décède à Pussay.

1710 – en février, un pauvre passant de 60 ans n’ayant déclaré ni son nom ni son pays, décède au logis de Pierre Molard, laboureur, de même qu’en avril, un enfant de 7 ans, Pierre Baurrier, mendiant de la paroisse de Choisel près de Chevreuse.

1741 – le 20 avril, Jeanne Legrand, âgée de 44 ans, pauvre femme que la misère avait fait sortir de la paroisse de Berchères la Mingot dans l’Eure-et-Loir et qui avait fait ses Pâques à Nogent le Phaye près de Chartres, décède. Elle était mariée à un manouvrier, triste et difficile condition à l’époque, Jean Hervin résidant à Berchères. Elle est décédée chez Louise Bertrand, femme de Luc Chaussier, laboureur.

1742 – le 20 juin, un inconnu de 60 ans décède dans une grange du château, chez la veuve Nicolas Barbier, «  receveuse de M. d’Archambault  ». Un pauvre homme dont le curé n’a pas demandé le nom lors de la confession, ne pensant pas sa maladie mortelle. Il lui a seulement confier demeurer à Villeau, près de Voves et puis aux environs.

1753 – le 12 janvier, naît Louise Anne Levainville de Pierre, homme passager venant de Chalô St Mars et de sa femme Jeanne Lecomte, enfant présentée par Catherine Martin, sage femme de Pussay, et qui va décéder le 24 novembre. Elle a été prénommée Louise Anne par sa marraine Louise Blin de Pussay.

1754 – le 9 février, Michel Moreau, pauvre mendiant de 18 ans, décède à la ferme occupée par la veuve Françoise Blin. Ses parents tous deux décédés, étaient originaires de la paroisse de Saint-Bon de Loury dans le diocèse d’Orléans. il avait reçu les sacrements de l’église dans sa maladie. Le 16 mars décède Marie Alès, 56 ans, de maladie également dans la ferme de la veuve Françoise Blin toujours. Elle était originaire de Boutigny dans le Gastinois, tout comme son mari qui l’accompagnait.

1755 – le 12 février, Anne Hachet décède à 47 ans, toujours dans la ferme de la veuve Françoise Blin. Elle venait de Mont l’Evêque près de Senlis avec son époux teinturier.

1756 – le 29 avril, Louis Boleau, pauvre passager originaire de Berchères la Mingot près de Chartres, décède à 34 ans en la ferme de la veuve Georges Blin. Il a été confessé dans sa maladie qui n’a duré que deux jours, sa femme l’accompagnait.

1757 – le 15 septembre, Jean Antoine Bouillet âgé d’un mois décède, son père est un passant de la paroisse d’Anglars diocèse de Rodez.

1765 – le 23 novembre, deux enfants pauvres mendiants décèdent dans l’étable de la veuve Blin laboureuse : Louis et Marguerite Lamoureux âgé de 5 ans et demi et de 16 mois. Leur père Jacques est décédé, leur mère Marie Françoise Anthoinette Bourdon est originaire de St Michel de Bonneval (région non précisée). Ils sont inhumés dans le cimetière en présence de deux témoins F. Blin et Jean Jacques Billarand, maître d’école.

1768 – le 16 février, Antoine Chapart, 64 ans, pauvre mendiant inconnu décède pendant la nuit, dans l’étable de François Blin fermier. Il était originaire de Meulan près de Mantes-sur-Seine.

1769 – le 26 décembre, naît un garçon dont le prénom est omis, baptisé dans l’étable de François Blin laboureur, d’un homme passager Jean Blanchart et de Marie Louise Leclerc sa femme.

1774 – le 11 février, Edmé Grégoire Prunier décède à 34 ans dans l’étable de François Blin laboureur. Il s’est confessé dans sa maladie «  après quoi il m’a dit qu’il était charbonnier de son métier et qu’il était de la paroisse de Venizy près la ville de St Florentin en Bourgogne « , nous confie le curé.

1778 – le 9 janvier, Pierre Laumosnier, pauvre décédé hier en la ferme de François Blin laboureur après avoir reçu les sacrements, ayant été domicilié plus de 20 ans à Gommerville, il a un fils Pierre, il était veuf et avait 80 ans.

1783 – le 19 décembre, Jacques Dufresne pauvre mendiant décède à 62 ans dans la ferme de maître François Blin laboureur.

1784 – le 3 mai, Pierre Vaché mendiant originaire de l’évêché de Coutances en Basse Normandie décède à 30 ans chez François Blin, de même que Léonard Vignot 60 ans le 27 novembre, mendiant du diocèse de Limoges.

Nous reviendrons sur cette intéressante famille Blin à Pussay, qui abrite les mendiants et les gens de passage.

Edit d’Henri II contre le recélé de grossesse

Le 11 février 1748 le curé de Pussay écrit dans les registres de baptême «  L’édit du Roi Henry II contre les femmes qui cèlent leur grossesse a été publié au prosne de notre messe paroissiale le 11 février de la présente année par nous curé soussigné Chauvin « . Il réitère sa publication lors de son prône du 27 avril 1749. Quel est donc le message qu’il cherche ainsi à transmettre ?

Henri II avait promulgué en février 1556 un édit «  contre le recélé de grossesse et d’accouchement  », par lequel les femmes qui cachaient leur grossesse et supprimaient leur enfant à la naissance seraient condamnées à mort. Cet édit avait été plusieurs fois confirmé par Henri III en 1586, Louis XIV en 1708, Louis XV en 1731. Et si le curé de Pussay juge utile de le publier, c’est peut-être qu’à ce moment-là, quelques cas se produisent dans sa paroisse.

Le 10 janvier 1740, Marie Françoise Dupont donne naissance à Vincent dont elle dit ne pas connaître le père et qui ne vit que 11 jours. Le maître d’école et le bedeau sont témoins à son décès. Elle récidive le 27 avril 1743 avec la naissance de Marie Louise. A ce moment-là le curé note sur le registre que la mère est une «  fille impudique et abandonnée  ». Nous ne savons pas si Marie Louise vit longtemps. Elle disparaît des registres de Pussay, tout comme sa mère.

Marie Françoise était née le 11 mai 1704 d’un père manouvrier ce qui n’était pas le meilleur gage de survie à l’époque. Elle avait donc 36 ans quand elle avait eu son premier enfant naturel, tout au moins connu de l’église. Le mariage de ses parents avait d’ailleurs été déclaré nul à cause d’un empêchement au 3ème degré entre les parties, lesquelles «  avaient consommé leur mariage de bonne foi n’ayant aucune connaissance de ladite parenté  ». Plusieurs enfants étaient nés, le mariage ayant eu lieu le 21 juillet 1692, avant que l’évêque de Chartres ne s’en aperçoive et n’accorde sa dispense dix ans plus tard, le 5 avril 1702, et que le mariage ne soit réhabilité le 2 juillet. Marie Françoise était née deux ans plus tard, mais elle fut probablement abandonnée, comme dit le curé, car d’une part il n’y a plus trace de ses parents dans les registres, mais lors du mariage de sa sœur en 1731 où elle est témoin, ses parents sont déjà décédés. Or leur décès n’est pas enregistré à Pussay, il est donc possible qu’ils soient partis ailleurs, abandonnant Marie Françoise à son triste sort comme le dit le curé.

Quelques années plus tard, en 1774, le curé note à nouveau sur le registre des baptêmes «  le dimanche 11 septembre a été par nous curé soussigné publié et lu au prône de notre messe paroissiale ledit de Henry second sur le fait des femmes grosses et des enfants morts-nés « .

Et comme par hasard le 12 décembre de cette année-là, Marie Inger âgée de 31 ans accouche de Marie Constance dont le père est inconnu. La petite fille est ondoyée à la maison en raison du danger de mort, par Marie Anne Buret, veuve d’Ambroise Bestault, faisant fonction de sage femme dans la paroisse, lequel ondoiement a été fait dans la forme ordinaire en présence des témoins. Elle décédera le 24 décembre. Là encore le père de Marie est manouvrier, sa mère l’a épousé alors qu’il était veuf et elle est décédée alors que Marie n’avait que 6 ans. Pas facile de vivre dans ces conditions.

Le curé ne renouvelle pas sa publication, pourtant il pourrait, car le 10 mai 1777, Marguerite Planson donne le jour à Louis Augustin de père inconnu. A la différence des deux mères précédentes, Marguerite est fille de marchand de bas et le père n’est peut-être pas si inconnu que cela. Déjà, l’enfant vit. Il atteint l’âge de 8 ans et figure dans un acte en tant que parrain de l’un de ses cousins ; il ne signe pas. Mais cinq ans plus tard, il a 11 ans, il est à nouveau parrain et cette fois il signe «  Louis Augustin  » simplement, sans autre nom, pas plus que ce dernier ne figure dans l’acte. Nous savons qu’il s’agit bien de lui, car il y est dit fils naturel de Marguerite Planson. Ce n’est que lors de son mariage le 17 pluviôse an 6 (5 février 1798) et alors qu’il s’appelle cette fois Louis Augustin Puis, que nous apprenons qu’il est le fils naturel de Pierre Puis, cultivateur de Thionville Congerville. Il a 21 ans et il est apprêteur de bas. Il se marie avec Jeanne Thérèse Gagé, 21 ans originaire de Guillerval mais résidant à Pussay dont le père, décédé, était maître charron.

Les registres de Pussay ne mentionnent que ces quatre cas d’enfants naturels avant la Révolution. Trois d’entre eux sont morts très vite, leur mère n’ayant visiblement pas les moyens de prolonger leur vie. Le troisième a vécu, mais il appartenait à une catégorie sociale fort différente. Nous verrons qu’au 19ème siècle, Pussay verra naître beaucoup d’enfants naturels, surtout chez les ouvrières en bas, qui seront fort bien acceptés par l’entourage familial et qui survivront pour la majorité d’entre eux.

Divers

Les registres mentionnent également un fait intéressant en cette fin de siècle «  le vendredi au soir 26 juin 1778 sept brigades de cavaliers de maréchaussée de Chartres Dourdan Voves Angerville Pithiviers Malesherbes ayant à leur tête monsieur de RIMBERGÉ lieutenant de maréchaussée à Chartres pour tascher d’arrêter les vagabonds voleurs qui arrêtent le monde par les chemins et routes  ».

De même lors du mariage de Louis Jérôme Breton avec Marie Thérèse Lemaire le 23 février 1778, nous apprenons que celui est apprêteur de bas, tout comme son père Marin qui a acheté une maison en 1771 (CF plus haut), mais qu’il est aussi soldat provincial de la levée de 1775 pour la paroisse de Pussay élection de Dourdan. (probablement en relation avec la guerre d’indépendance de l’Amérique, reste à approfondir)

Les registres contiennent beaucoup d’autres observations intéressantes sur cette période, que nous vous livrerons au fur et à mesure de leur mise en forme.

Sources :

Archives Municipales de Pussay

Archives Départementales d’Eure-et-Loir 2E27

Archives Départementales de l’Essonne E51

Archives Départementales des Yvelines 4Q33

2 réponses à “Partage du château en 1703”

  1. E.Bonnet dit :

    Bonjour, j’effectue actuellement des recherches concernant la famille Leroux de Chasteaupers pour mon site d’histoire locale « Mille ans à Bouhet ». Par petite dérivation, je me suis intéressée à François de Languedoue. Je souhaiterais donc savoir s’il vous plaît le nom précis du notaire et quelle est la cote de l’acte de partage de 1703.
    Enfin, tous documents concernant Marie Le Roux m’intéresseraient vivement (vous parlez dans le texte de passations d’actes mais sans plus de détails).
    Bravo pour toutes les recherches que vous avez faites pour ce site excellemment documenté !!!

    cordialement.

    • admin dit :

      Bonjour,
      Merci pour votre appréciation sur notre site, cela fait plaisir, mais nous pouvons vous retourner le compliment car le vôtre est également très documenté. Nous recherchons les documents qui vous intéressent et reprenons contact directement avec vous très vite.
      Cordialement
      Anne-Marie et Jean-Luc Firon

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